Des milliers de villageois contraints de quitter leur terre
La violence qui sévit un peu partout au Burkina Faso amorce une crise humanitaire importante. Depuis le début de l’année, la province de la Tapoa, où La Brique est active, subit une recrudescence d’attaques terroristes, ce qui pousse les populations, sans protection, à fuir massivement les villages pour se réfugier dans les villes.
Le 26 mai dernier, par exemple, les terroristes ont attaqué plusieurs villages de la commune de Partiaga – notamment Tatiangou, Samtangou, Kodjini et Bambanbou. Ils ont exigé que les populations quittent les lieux dans un délai de 72 heures sous peine de représailles. Dès lors, les populations de ces villages se sont déplacées vers les villes de Diapaga, Kantchari et Partiaga-ville, abandonnant bétails et biens matériels pillés par les djihadistes. Les communes de Logobou, Botou, et Tansarga sont déjà entièrement sous leur contrôle. Les enlèvements, les assassinats ciblés, les viols sont des actions quotidiennes.
La liste des villages qui se vident de leurs habitants s’allonge de jour en jour. Diapaga est déjà saturée de déplacés (plus de 15’000 personnes selon les chiffres officiels). A cette allure, une crise humanitaire est inéluctable, car plusieurs familles ont vu leurs réserves de nourriture et de biens matériels réquisitionnés. En plus, plusieurs marchés sont interdits d’accès; il n’y a plus d’activités économiques.
Toutes ces personnes sont sans abri; c’est la saison des pluies et elles n’ont même plus de terre pour cultiver. L’Etat burkinabè se montre impuissant face à cette situation.
La Brique n’a pas pour vocation l’aide d’urgence. Néanmoins, nous ne pouvons pas rester insensibles à cette situation. La Brique Burkina souhaite apporter son soutien aux déplacés, notamment sous forme de nourriture. Nous sollicitons donc votre soutien pour cela. Vous pouvez nous adresser un don spécifique avec la mention «Action pour les déplacés internes». Merci pour eux!
Fermeture des écoles, dont celles de Bobomondi
Cette année, l’école primaire Yonli Tapoa et le collège Yentchabli, à Bobomondi, n’ont pas ouvert leurs portes, à l’instar de beaucoup d’autres écoles de l’Est. Dans la province de la Tapoa, cette fermeture, dictée par des personnes malveillantes, concerne 178 établissements (primaires et secondaires): environ 65’000 enfants n’ont pas pu aller à l’école cette année. Le plus triste, c’est que nous n’avons pas la garantie que cela changera dans l’immédiat. De ce fait, La Brique a dû se séparer de ses enseignants.
Cette situation nous pousse également à céder l’école primaire à l’Etat; des démarches dans ce sens sont en cours avec les autorités locales. Cette décision n’a pas été facile pour nous, ni pour la population de Bobomondi. Cela fait en effet 20 ans que La Brique s’investit pour l’enseignement dans ce village, avec la construction de l’école primaire qu’elle a encadré jusque-là et celle du collège construit et remis à l’Etat en 2016. Toutefois, La Brique continuera à accompagner ces deux établissements, d’une manière ou une autre.